Salarié du premier bailleur d’Indre et Loire, 61 ans, à 2 pas de la retraite, 13 ans de boîte,  en charge de clients pas particulièrement faciles en ZUP.

Emploi du temps surchargé, hiérarchie devenu de plus en plus exigeante, et tatillonne, incompatibilité d’humeur avec mon N+1 qui ne manquait pas une occasion pour dévaloriser mon travail, et puis il y a eu cette « dévalorisation » de trop un matin de janvier ou je me suis effondré en larmes dans mon bureau, on se reprend, on essaie de faire bonne figure jusqu’au soir, ou après rdv pris avec le médecin, celui-ci me voit en miettes, à deux doigts de mettre fin à mes jours, concluant sans mal à un épuisement au travail, 8 mois d’ITT*.

Deux ans après et en retraite, avec un peu de recul je m’interroge encore sur cette folie qui gagne des travailleurs et dont je faisais parti, remplis de culpabilité, perte de sens entretenue par des hiérarchies, non, je sais à présent que je ne suis coupable de rien. Ce sont les aficionados et accrocs aux tableaux Excel, qui ne voient plus que par ce prisme, perdant de vue l’humain, celle ou celui qui fait et qui sait faire.

Aujourd’hui reconstruit et vivant, les cicatrices sont encore présentes.

Août 2020

*ITT : interruption temporaire de travail

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