Changer le monde du travail, accorder à chacun davantage d’autonomie, de reconnaissance matérielle et symbolique, voilà qui semble faire l’unanimité. Pourtant, comme le montrent les enquêtes sociologiques, la « modernisation du travail » ne va pas dans ce sens : sentiment d’abandon, d’isolement, de précarité, peur de ne pas y arriver, méfiance à l’égard des autres, tout concourt en réalité à dénaturer le travail. La société tout entière en est affectée.
Symbole de cette modernisation en mauvaise passe, le chassé croisé entre secteur public et privé : le management s’acharne, sans y parvenir, à importer au sein des entreprises privées le sens de l’engagement et la loyauté des agents du service public, alors même que celui-ci subit une attaque en règle de ces mêmes valeurs sous les coups de boutoir de la logique gestionnaire.
C’est à l’analyse du devenir tourmenté du travail dans notre société que se risque ce livre .

Danièle Linhart, Travailler sans les autres, Ed. Seuil, 2009

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