Après avoir lu le témoignage: « Le burn-out est une maladie de l’âme en deuil de son idéal », je me décide à partager ce que je vis depuis plusieurs mois maintenant, une façon pour moi d’avancer dans le long chemin que je tente de suivre pour sortir de mon burn out….

Cela fait 15 mois que j’ai craqué sur mon lieu de travail, suite à un mail de mon responsable, rien de dramatique dans le mail, juste le mail de trop, celui qui fait déborder le vase.

J’ai subi pendant de longs mois une mise à l’écart de la part de cette personne, à petite dose, des petites remarques, des reproches, des non réponses à des questions, des non transmissions d’informations, des différences de traitement par rapport à mon collègue, une absence totale de confiance (j’exerce à un niveau de haute maîtrise), un management style « instituteur des années 30 », des remarques sur mes mandats d’élue syndicale …..

J’ai tenté d’alerter la hiérarchie, la médecine du travail. J’ai participé à une tentative de médiation avec cette personne et 2 responsables, elle a tenu des propos très graves à mon égard, a dû s’excuser, mais le mal était fait. J’ai eu la confirmation lors de cette réunion de ce que je craignais, de ce que les gens autour de moi avait essayé de me dire, mais que je refusais d’accepter.

A partir de ce jour, mon état s’est dégradé : ruminations incessantes, boule au ventre, nuits blanches, angoisses qui m’empêchaient de prendre les transports en commun, perte totale de confiance et dégoût du travail, jusqu’au jour où j’ai craqué, jusqu’au jour où les collègues m’ont ramené chez moi car je n’étais pas capable de reprendre ma voiture….

Verdict : Burn-out dû a un conflit de valeur, effondrement du sentiment d’accomplissement personnel au travail……8 mois d’arrêt, suivi psychologique (à mes frais), reprise à temps partiel thérapeutique, puis 1 mois d’arrêt à nouveau, puis reprise à temps partiel thérapeutique….

J’ai passé les premiers mois de mon arrêt à pleurer, à végéter, j’ai coupé complètement avec le milieu professionnel (impossible de passer devant les bureaux), puis j’ai repris tout doucement goût à faire des choses, à voir les copines, à profiter de ma famille, à avoir des projets d’activités qui me faisaient plaisir, grâce aussi à un environnement familial stable….

Mais 14 mois plus tard, rien n’est fini, je ne retrouve aucune motivation dans mon boulot, je ressens toujours un profond dégoût, je ne supporte plus de courir après des objectifs qui n’ont plus de sens, je suis éteinte, moi qui ait toujours été très impliquée dans mon travail, très investie, je suis fatiguée de ce système, je le rejette même. Je n’ai ni la force de me réinvestir dans mon boulot, ni la force d’en changer.

Je suis profondément en colère contre l’entreprise qui a fait l’autruche, qui ne reconnait pas ses torts, je ne suis pas en accident du travail, ni en maladie professionnelle, c’est ce qui me pèse le plus actuellement, la NON RECONNAISSANCE des dégâts qui ont été provoqués par ma situation professionnelle.

Pour le moment je ne vois pas le bout, j’essaye de prendre suffisamment de recul pour pouvoir continuer à aller travailler, je ne sais pas si je vais supporter, combien de temps ça va durer, et pour terminer sur une note positive, heureusement que mes collègues sympas sont là et que la vie en dehors du boulot est belle!

Septembre 2020

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