Les Français souffrent et ne le disent pas.
Comment faisons-nous pour tolérer le sort réservé à ces chômeurs et ces «nouveaux pauvres» dont le nombre ne cesse de croître ? Et comment parvenons-nous, dans le même temps, à accepter sans protester des contraintes de travail toujours plus dures dont nous savons pourtant qu’elles mettent en danger notre intégrité mentale et physique ?
Christophe Dejours, spécialiste du travail, découvre à l’origine de ce consentement et de cet étrange silence la peur ; puis la honte quand, pour faire fonctionner la machine néolibérale, nous finissons par commettre des actes que pourtant nous réprouvons. Il révèle comment, pour pouvoir endurer la souffrance (subie et infligée) sans perdre la raison, on se protège.
Marquer ses distances par rapport aux victimes du système est un bon moyen pour nier la peur en soi et débarrasser sa conscience de sa responsabilité vis-à-vis d’autrui.

Christophe Dejours, Souffrance en France, Ed. Seuil, 1998

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