Les signes d’une crise profonde se multiplient dans les organisations et plus largement dans le monde du travail : stress, burn out, dépressions, suicides, perte de sens, précarité, pertes d’emplois, révoltes, manifestations, séquestrations, occupations ; autant de manifestations destructives qui semble toucher l’ensemble des entreprises et des institutions, privées et publiques… Mais peut-on encore parler de crise lorsqu’elle devient permanente ?
Ce livre explore les sources de cette situation inquiétante. Il décrit les liens entre la dimension psychologique du mal être, les mutations organisationnelles et les transformations du capitalisme financier. La « révolution managériale » qui devait réconcilier l’homme et l’entreprise conduit à la lutte des places et au désenchantement. L’idéologie gestionnaire transforme l’humain en ressource au service de la rentabilité de l’entreprise. La souffrance au travail manifeste une nouvelle exploitation psychique, tout aussi réelle que l’ancienne exploitation du prolétariat dans le capitalisme industriel. La colère gronde chez les salariés confrontés à des restructurations, des réorganisations permanentes qui leur semblent aussi violentes qu’injustifiées .

Vincent de Gaulejac, Travail les raisons de la colère, Points, 2015

Source

0 Partages
Tweetez
Partagez